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Archives de catégorie: Virus

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virus historique

Covid-19: chronologie d’une débâcle française
11 AVRIL 2020 PAR FRANÇOIS BONNET
Janvier-avril 2020. Comment le pouvoir français apprend-il l’émergence d’une épidémie devenue pandémie ? Et comment a-t-il réagi, englouti qu’il était dans la réforme des retraites et les municipales ? Comment s’est-il préparé ? Éléments de réponse avec cette chronologie détaillée.

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C’était le 30 janvier, il y a moins de trois mois. Autant dire un autre temps, comme effacé par la violence de la pandémie de Covid-19. Ce jour-là, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), déjà critiquée pour sa lenteur et sa complaisance envers le régime chinois, décidait de déclarer « l’urgence de santé publique de portée internationale ». Par ce mécanisme d’alerte, l’OMS demande à tous les pays de se préparer en urgence à une possible pandémie.

Ce même 30 janvier, le pouvoir exécutif français est tout entier concentré sur la bataille parlementaire qui s’engage sur le projet de réforme des retraites (voir ici la page d’accueil de Mediapart du 30/01). Macron et Philippe font face depuis deux mois à une mobilisation sociale inédite et à un rejet massif de cette réforme. Président et premier ministre n’entendent rien céder et consacrent même à cette réforme la quasi-totalité de leur agenda, Édouard Philippe se préparant à rajouter à cette charge sa propre campagne municipale au Havre.

Le procès en impréparation du pouvoir, où se mêlent désinvolture, ignorance, incompétence et dédain, est déjà largement engagé et ne manquera pas de se poursuivre. Il devra être solidement documenté. Les enquêtes, les reportages, les entretiens de Mediapart et l’ensemble de notre couverture permettent déjà à nos lecteurs de se forger une opinion. Mais l’événement inouï que nous vivons risque de nous faire oublier ce que furent les premiers mois de cette crise historique. À sa façon, cette chronologie, forcément incomplète, s’efforce de fournir à nos lecteurs des dates, des faits et des citations incontestables.

En Chine, l’épidémie commence

17 novembre 2019. Premier cas détecté en Chine, à Wuhan, d’une personne infectée par un virus inconnu. Ce cas et les suivants seront cachés par les autorités locales et régionales, comme l’ont établi plusieurs enquêtes, dont celle du South China Morning Post fondée sur des fuites de documents officiels, et celle du New York Times.

Fin décembre 2019. 266 cas d’infection auraient été détectés par les médecins de Wuhan et de sa région, selon le South China Morning Post.

31 décembre 2019. La Chine se décide à informer l’OMS de cas de pneumonie graves et d’origine inconnue à Wuhan, ville de 11 millions d’habitants.

Premier à réagir, le gouvernement de Taïwan impose ce jour-là des contrôles sanitaires à bord des avions en provenance de Wuhan, sans doute informé de la réalité de l’épidémie en Chine par des membres de la très nombreuse diaspora. Taïwan interroge l’OMS sur la possible transmission d’humain à humain. L’OMS ne répondra que trois semaines plus tard, la Chine ayant tu des informations décisives durant plusieurs semaines.

7 janvier 2020. Le virus est séquencé, sa carte d’identité est établie. Il s’agit d’un coronavirus. Baptisé 2019-nCoV puis SARS-CoV-2, le coronavirus provoque la maladie Covid-19.

9 janvier. Premier mort confirmé à Wuhan, puis un deuxième le 14 janvier.

11 janvier. Agnès Buzyn assurera, dans Le Monde du 17 mars, avoir « envoyé un message » à Emmanuel Macron ce jour-là. Sans préciser comment, par quelle procédure et avec réponse ou non.

12 janvier. La Chine partage la séquence génétique du virus.

17 janvier. Protocole de test diagnostique publié par l’OMS et réalisé en Allemagne.

En France, la ministre parle d’un risque « faible »

21 janvier. La ministre de la santé Agnès Buzyn, lors d’un point de presse, juge que « le risque d’introduction en France est faible mais ne peut pas être exclu, d’autant qu’il y a des lignes aériennes directes avec Wuhan ». Elle ajoute : « Notre système de santé est bien préparé, professionnels et établissements de santé ont été informés. »

22 janvier. Réunion du Comité d’urgence de l’OMS. Le comité reconnaît qu’il est divisé sur le fait de déclarer dès ce jour une « urgence de santé publique internationale » mais il s’accorde à reconnaître « l’urgence de la situation ».

Confinement de la ville de Wuhan, 11 millions d’habitants. Il y a alors environ 600 cas officiellement recensés. Le port du masque devient obligatoire.

Selon le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, auditionné par le Sénat le 26 février, ce 22 janvier, « le centre opérationnel de régulation et de réception des urgences a été placé en vigilance renforcée. Nous avons constitué un centre de crise sanitaire le 27 janvier ».

23 janvier. Nouvelle réunion du comité d’urgence de l’OMS. « Il existe une transmission interhumaine du virus » et « sur les cas confirmés, 25 % sont signalés comme étant sévères ». « Des cas infectés en Chine ont été exportés aux États-Unis, en Thaïlande, au Japon et en République de Corée. On s’attend à ce que d’autres cas soient exportés vers d’autres pays et que la transmission se poursuive. »

24 janvier. Trois premiers cas sont recensés en France. Ce sont les premiers en Europe. Il s’agit d’un Français d’origine chinoise et de deux touristes chinois ayant séjourné à Wuhan, foyer d’origine du virus. La France n’avait jusqu’alors pas mis en place de mesures particulières aux frontières pour les passagers venant de Chine. C’est le 23 janvier que les liaisons aériennes Paris-Wuhan sont suspendues.

La ministre de la santé Agnès Buzyn : « Le risque d’importation depuis Wuhan était modéré. Il est maintenant pratiquement nul, puisque la ville, vous le savez, est isolée. Les risques de propagation dans la population [française] sont très faibles. »

Xi Jinping à Wuhan. Il ne se rendra dans la Ville que le 10 mars. © AFP
Xi Jinping à Wuhan. Il ne se rendra dans la Ville que le 10 mars. © AFP
25 janvier. Xi Jinping déclare que la situation est « grave » et que l’épidémie s’accélère. La région entière de Hubei, soit près de 60 millions d’habitants, est placée en quarantaine. 1 350 cas, dont 1 320 en Chine, sont alors signalés dans le monde.

Le mensonge sur les masques

26 janvier. La ministre de la santé Agnès Buzyn rassure sur le stock de masques : « Nous avons des dizaines de millions de masques en stock en cas d’épidémie, ce sont des choses qui sont d’ores et déjà programmées. Si un jour nous devions proposer à telle ou telle population ou personne à risque de porter des masques, les autorités sanitaires distribueraient ces masques aux personnes qui en auront besoin. »

La Chine annonce que des malades asymptomatiques peuvent transmettre le virus.

28 janvier. L’Union européenne active son dispositif de crise, qui vise principalement à partager les informations entre États membres.

29 janvier. « Je ne comprends pas : pourquoi n’ont-ils pas encore déclenché le plan pandémie ? On perd un temps précieux ! » « Les risques de contagion sont très élevés et ce virus semble très problématique, on devrait donc appliquer tout de suite en France les premiers échelons du plan. » C’est ce que confie Louis Gautier, ancien secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDN), à L’Obs.

30 janvier. L’OMS déclare « l’urgence de santé publique de portée internationale » (USPPI). « Cette déclaration n’est pas due à ce qui se passe en Chine, mais à ce qui se passe dans les autres pays, commente le directeur général de l’OMS. Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles. » Mais L’OMS « s’oppose à toute restriction aux voyages ».

L’Italie suspend ses vols avec la Chine.

Agnès Buzyn assurera, dans Le Monde du 17 mars, avoir dit ce jour-là à Édouard Philippe que les élections municipales ne pourraient sans doute pas se tenir.

Ce même 30 janvier, la Direction générale de la santé (DGS) demande à l’agence Santé publique France d’acquérir « dès que possible » 1,1 million de masques FFP2. Le 7 février, nouvelle demande de la DGS à SPF. Il s’agit cette fois d’acquérir 28,4 millions de FFP2, à travers « une procédure accélérée d’achat ». Au 12 février, sur ces 28,4 millions de masques, SPF n’en a reçu que 500 000 et en a commandé 250 000 autres, pas encore livrés. Deux semaines plus tard, le besoin de masques pour les seuls personnels soignants sera de 40 millions par semaine…

Un membre de la cellule de crise au ministère de la santé l’explique ainsi à Mediapart : « Dès le départ, on savait que ce serait une gestion de crise liée à la pénurie – de masques, de tests, de respirateurs, de lits de réanimation. À partir de là, vous pouvez anticiper, faire un tas de choses bien – et on en a fait –, vous avez perdu la guerre d’entrée. »

Lire l’enquête de Mediapart sur les mensonges de l’État dans cette affaire des masques.

L’épidémie accélère ; à l’Élysée, la conseillère santé s’en va

31 janvier. Marie Fontanel quitte son poste à l’Élysée de conseillère solidarités et santé d’Emmanuel Macron pour s’installer à Strasbourg, où son époux est le candidat LREM à l’élection municipale. Elle ne sera remplacée que le 1er mars.

Rapatriement par avion des premiers Français présents à Wuhan, avec équipe médicale à bord et organisation de mises en quatorzaine.

Le comité d’urgence de l’OMS demande aux États de mettre en place des « mesures fortes pour détecter la maladie à un stade précoce, isoler et traiter les cas, retracer les contacts et promouvoir des mesures de distanciation sociale proportionnelles au risque. » La France est alors en mesure de procéder à seulement quelques centaines de tests par jour.

1er février. 25 pays de l’espace Schengen, soit tous sauf la France, suspendent les visas avec la Chine.

3 février. Dans le document « Préparation stratégique et plan de réponse », l’OMS écrit : « Tous les pays sont exposés au risque et doivent se préparer. » L’OMS rappelle la nécessité de gérer l’approvisionnement et les chaînes logistiques, entre autres de matériels médicaux. Le plan est ici.

6 février. Li Wenliang, l’un des premiers médecins chinois à avoir alerté, meurt dans un hôpital de Wuhan. Le 30 décembre 2019, il prévenait ses collègues sur les dangers de ce nouveau virus. Le lendemain, il était arrêté par la police et sommé de s’excuser.

Quatre-vingt médecins-chefs hospitaliers de Seine-Saint-Denis annoncent leur démission, estimant « ne plus vouloir être complices de la gestion de la misère ». Ils sont désormais plus de 600 médecins hospitaliers français à renoncer à leurs fonctions administratives et d’encadrement.

8 février. Cinq nouveaux cas d’infection sont détectés dans un chalet des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie). « Le cas initial nous a été signalé hier soir. Il s’agit d’un ressortissant britannique de retour de Singapour où il avait séjourné du 20 au 23 janvier », explique Agnès Buzyn. « L’ensemble des cas positifs et les contacts de ce ressortissant britannique, tous de nationalité britannique, ont été hospitalisés cette nuit dans trois hôpitaux à Lyon, Saint-Étienne et Grenoble », a précisé la ministre. Les autorités retracent les contacts étroits de ces personnes.

9 février. L’épidémie a désormais fait 811 morts en Chine, devenant ainsi plus meurtrière que celle de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) : 774 morts en 2002-2003.

12 février. L’Académie nationale française de pharmacie sonne l’alarme et rappelle que 80 % des principes actifs pharmaceutiques utilisés en Europe sont fabriqués hors de l’espace économique européen – dont une grande partie en Asie. « La preuve est faite une nouvelle fois que, du fait de la multiplicité des maillons de la chaîne de production, il suffit d’une catastrophe naturelle ou sanitaire, d’un événement géopolitique, d’un accident industriel, pour entraîner des ruptures d’approvisionnement pouvant conduire à priver les patients de leurs traitements, assurent les académiciens. Il faut relocaliser la production de nos matières premières pharmaceutiques. »

L’Académie avait été la première (juin 2011) à lancer l’alerte sur les ruptures possibles d’approvisionnement en médicaments, alertes réitérées en mars 2013 et en juin 2018.

14 février. Hospitalisé en France depuis fin janvier, un touriste chinois de 80 ans meurt à l’hôpital Bichat. Ce décès est le « premier hors d’Asie, le premier en Europe », souligne la ministre Agnès Buzyn. Seuls trois morts avaient jusqu’ici été recensés hors de Chine continentale : aux Philippines, à Hong Kong et au Japon.

La ministre s’en va, les évangélistes se rassemblent à Mulhouse

16 février. Agnès Buzyn démissionne du ministère de la santé pour prendre la tête de liste de la campagne municipale LREM à Paris. « Je veux être maire de Paris », dit-elle. Elle est remplacée par Olivier Véran.

17 février. Début du rassemblement évangélique de l’Église Porte ouverte chrétienne à Mulhouse, qui a réuni de 2 000 à 2 500 personnes jusqu’au 21 février. Un millier de personnes au moins sont contaminées. Cette manifestation joue un rôle majeur dans la propagation du virus en France après le retour des fidèles à leur domicile et provoque la catastrophe dans le département du Haut-Rhin, puis dans le Grand Est.

18 février. Olivier Véran sur France Inter : « La France est prête car nous avons un système de santé extrêmement solide. »

21 février. Premières mesures de confinements en Italie.

22 février. Le directeur général de l’OMS avertit que « la fenêtre d’opportunité pour contenir l’épidémie se rétrécit ». En clair, il est plus qu’urgent d’agir.

25 février. Premier décès d’un non-touriste étranger en France. C’est un enseignant de Crépy-en-Valois et conseiller municipal de Vaumoise, dans l’Oise.

La pénurie de masques, « ce n’est pas un sujet »

26 février. Jérôme Salomon, directeur général de la santé, est auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat.
Sur les tests, il répond : « Les tests ont été disponibles très rapidement grâce à l’Institut Pasteur. Plus de 1 000 tests ont été réalisés […]. Il faut freiner la diffusion en isolant les malades. »
Sur les masques : « Nous avons débloqué les stocks stratégiques et passé en urgence une commande de masques protecteurs à destination des professionnels de santé. Santé publique France détient des stocks stratégiques importants de masques chirurgicaux. Nous n’avons pas d’inquiétude sur ce plan. Il n’y a donc pas de pénurie à redouter, ce n’est pas un sujet. »

Le match Lyon-Turin est maintenu avec 3 000 supporters venus d’Italie, où les cas d’infections se comptent par centaines. Selon le gouvernement, la situation sanitaire ne nécessitait pas un report du match.

27 février. À nouveau interrogé sur les pénuries de masques, de tests et de gel, Olivier Véran fait une réponse générale : « Nous sommes depuis semaines dans l’anticipation. Nous avons et nous garderons un temps d’avance. »

Emmanuel Macron se rend à l’hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière. Éric Caumes, chef du service maladies infectieuses le prévient : il va y avoir « une situation à l’italienne » car « le virus circule parmi nous » et « probablement qu’il se transmet beaucoup mieux que ce qu’on pensait ».

L’OMS alerte, les Macron vont au théâtre

28 février. Nouveau rapport de l’OMS qui renouvelle l’alarme internationale. L’organisation appelle les États à agir vite et insiste : il faut « adopter une approche englobant ‎l’ensemble du gouvernement et l’ensemble de la société. Ce n’est pas ‎un travail pour le seul ministère de la santé ».

Sa mission d’observation en Chine publie son rapport sur la réponse chinoise à l’épidémie. Elle estime que la plupart des pays ne sont pas prêts, « ni mentalement, ni sur le plan matériel » à mettre en œuvre des mesures similaires à celles prises en Chine, « qui sont pourtant les seules à avoir fait leurs preuves pour interrompre ou minimiser » l’épidémie.

29 février. Réunion d’un conseil des ministres exceptionnel consacré à la crise du Covid-19. Il en est retenu la réforme des retraites avec la décision de recourir au 49-3 pour faire passer sans vote le projet de loi en examen à l’Assemblée nationale.

2 mars. Le directeur de l’OMS : « Avec des mesures précoces et agressives, les pays peuvent arrêter la transmission et sauver des vies. »

4 mars. L’Italie compte 3 100 cas d’infections et décide de la fermeture des écoles.

Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, sur France Inter : « On ne fermera pas toutes les écoles de France. » Elle ajoute : « Si nous basculons dans le stade 3, à savoir une épidémie qui circule dans tout le territoire, on ne va pas arrêter la vie de la France. » Le pays compte alors plus de 200 cas identifiés de Covid-19.

6 mars. Emmanuel Macron et son épouse se montrent au théâtre. « Si on prend des mesures qui sont très contraignantes, ce n’est pas tenable dans la durée. » Le président appelle à ne « pas se départir de bon sens » et plaide pour des mesures « proportionnées ». « La vie continue. Il n’y a aucune raison, mis à part pour les populations fragilisées, de modifier nos habitudes de sortie. » La pièce Par le bout du nez met en scène un psychiatre et un président de la République victime de démangeaisons du nez juste avant son discours d’investiture.

Le même jour, les pharmacies reçoivent l’autorisation de fabriquer du gel hydroalcoolique, la pénurie se généralisant. Plusieurs alertes avaient été lancées dès le début février.

7 mars. Plus de 100 000 cas de Covid-19 sont enregistrés dans le monde, selon l’OMS.

Dans un cimetière de Bergame le 16 mars 2020. © REUTERS/Flavio Lo Scalzo
Dans un cimetière de Bergame le 16 mars 2020. © REUTERS/Flavio Lo Scalzo
8 mars. Le président du Conseil italien Giuseppe Conte place en quarantaine les régions italiennes les plus touchées, avant d’étendre le lendemain le confinement à l’ensemble du pays, qui compte alors 9 172 cas et 463 morts. Le lendemain, c’est la fermeture des commerces non essentiels.
9 mars. Rassemblements de plus de 1 000 personnes interdits en France.

10 mars. Création d’un conseil scientifique chargé de conseiller le président de la République. Sa composition officialisée le lendemain, selon des procédures de nomination inconnues, donnera vite lieu à des critiques. Les risques de conflits d’intérêts, au vu des liens de certains de ses membres avec l’industrie pharmaceutique, sont pointés. D’autres rappellent que la mission du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) est justement de conseiller et d’éclairer les choix de l’exécutif. Quelques jours plus tard, le HCSP fait un communiqué rappelant que c’est sa mission.
Tous les pays de l’Union européenne sont désormais touchés par le Covid-19.

La pandémie est déclarée ; en France, les écoles ferment, les élections ont lieu

Le 11 mars. L’OMS déclare officiellement l’état de pandémie. « Nous sommes très inquiets par les niveaux de diffusion et de dangerosité, ainsi que par les niveaux alarmants de l’inaction de la communauté internationale », indique son directeur général.

Olivier Véran : « Les enfants ne constituent pas un public fragile, il ne faut donc pas avoir peur de les envoyer à l’école. » Le ministre de la santé annonce également l’interdiction de toutes les visites dans les Ehpad.

12 mars. Le matin, déclaration du ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer : « Nous n’avons jamais envisagé la fermeture totale des écoles. » Le soir, intervention du président de la République qui annonce la fermeture des écoles, collèges, lycées et universités.
Emmanuel Macron annonce également le maintien du premier tour de l’élection municipale : les scientifiques « considèrent que rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes », assure-t-il, ce qui n’est pas ce que dit l’avis du conseil scientifique du 12 mars, qui précise que « cette décision éminemment politique ne pouvait lui incomber ». Le mot-dièse #JeNIraiPasVoter a déjà envahi les réseaux sociaux.

14 mars. Intervention du premier ministre Édouard Philippe qui annonce la fermeture de tous les lieux de regroupements non indispensables (cafés, restaurants, cinémas, discothèques…). Les magasins alimentaires, pharmacies, banques, bureaux de tabac, stations-essence restent ouverts.

15 mars. Premier tour des élections municipales. 21 millions d’électeurs se déplacent pour participer au vote. Des médecins, des élus, des présidents de région ont demandé depuis plusieurs jours l’annulation du scrutin. Des photos de marchés et de parcs parisiens bondés circulent sur les réseaux sociaux, assorties du mot-dièse #Irresponsables.

L’Espagne décide d’un confinement général.

L’OMS prône les tests ; la France n’en a pas et se confine

16 mars. L’OMS insiste sur « un message simple : testez, testez, testez ! Isolez les personnes positives et remontez leurs chaînes de contacts ». « Vous ne pouvez pas combattre un incendie les yeux bandés. Et nous ne pourrons pas stopper cette pandémie si nous ne savons pas qui est infecté. »

World Health Organization (WHO)

· 16 mars 2020
En réponse à @WHO
“But the most effective way to prevent infections & save lives is breaking the chains of #COVID19 transmission. To do that, you must test & isolate.

You cannot fight a fire blindfolded. And we cannot stop this pandemic if we don’t know who is infected”-@DrTedros #coronavirus

World Health Organization (WHO)
✔
@WHO
“We have a simple message for all countries:
test
test
test.

Test every suspected #COVID19 case.

If they test positive, isolate them & find out who they have been in close contact with up to 2 days before they developed symptoms & test those people too”-@DrTedros #coronavirus

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17:57 – 16 mars 2020
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© who

La France a décidé de ne tester que les cas les plus sévères. Faute de moyens et loin derrière les autres pays européens, elle ne fait alors que 4 000 tests par jour.
Ci dessous, le nombre de tests par million de personnes faits dans différents pays :

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Olivier Véran, ministre de la santé : « À mesure que l’épidémie progresse, nous sommes en mesure de prendre les décisions qui permettent de protéger les Français. » Une manière de dire que le pouvoir court derrière les événements pour ne pas avoir anticipé.
17 mars à 12 heures. Entrée en vigueur du confinement en France, annoncé la veille lors d’une intervention du président de la République, qui s’est gardé de prononcer les mots confinement ou quarantaine, laissant le soin à son ministre de l’intérieur d’expliquer les mesures. Un confinement limité puisque des millions de salariés doivent continuer à travailler dans des secteurs non essentiels de l’économie.

6 633 cas et 148 morts sont officiellement recensés le 16 mars en France. La Chine avait décidé du confinement de Wuhan avec 600 cas environ officiellement recensés.

« Nous sommes en guerre », assure le 16 mars Emmanuel Macron, qui appelle « à l’union nationale ». Il annonce également le report du second tour des élections municipales.

Plus d’un million de personnes quittent l’Île-de-France, avec embouteillages et gares saturées, sans qu’aucune mesure ne soit prise.
Quant à la pénurie de masques, Olivier Véran se veut catégorique : « Nous avons assez de masques aujourd’hui pour permettre aux soignants d’être armés. Nous avons suffisamment de masques FFP2 pour faire face aux besoins hospitaliers et pour équiper les infirmières ou les médecins libéraux. »

18 mars. Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, reconnaît dans un entretien à France 2 que la stratégie adoptée par le pouvoir est une stratégie par défaut, adaptée à la pénurie de moyens (masques, tests). Le manque de tests est « un vrai problème », insiste-t-il.

Bruno Le Maire appelle « tous les salariés des entreprises qui sont encore ouvertes, des activités qui sont indispensables au fonctionnement du pays, à se rendre sur leurs lieux de travail ».
En France, la pénurie est manifeste, des millions de salariés contraints de travailler

19 mars. Le Collectif C19, qui réunit plus de 600 médecins, porte plainte auprès de la Cour de justice de la République (CJR) contre Agnès Buzyn et Édouard Philippe, qu’il accuse de « négligence coupable » et de « mensonge d’État ».

Christophe Castaner assure que les policiers « ne sont pas en risque face au coronavirus » et qu’ils n’ont pas besoin de porter des masques. Au même moment, des unités sont déjà confinées, 500 personnes en tout. Quelques jours plus tard, plus de 10 000 policiers sont en arrêt, selon le syndicat Alliance.

Muriel Pénicaud accuse de « défaitisme » le secteur du BTP, qui a interrompu les chantiers. « Arrêter d’aller bosser, arrêter de faire vos chantiers, ça c’est du défaitisme. » « Les entreprises qui ne jouent pas le jeu, qui se disent “l’État paiera”, ce n’est pas du civisme », ajoute-t-elle, en menaçant de leur supprimer le chômage partiel.

LCI
✔
@LCI
· 19 mars 2020
En réponse à @LCI
🗣 @murielpenicaud, ministre du Travail :

“J’en appelle au civisme des #entreprises. Je suis scandalisée de voir qu’hier, la fédération du @capeb_fr a écrit à tous les artisans d’Auvergne-Rhône-Alpes en disant ‘Arrêtez tous les chantiers'”.

📺 @EliMartichoux #LaMatinaleLCI.

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LCI
✔
@LCI
🗣 @murielpenicaud, ministre du Travail :

“Quand un syndicat patronal dit aux #entreprises ‘Arrêtez d’aller bosser’, ça, c’est du défaitisme. On a besoin de tout le monde sur le pont, bien sûr avec des précautions. Il y a des solutions”.

📺 @EliMartichoux #LaMatinaleLCI.

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40
10:09 – 19 mars 2020
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D’autres appels à reprendre le travail sont lancés par les ministres. Le 16 mars, le conseil scientifique expliquait dans un avis que « seules doivent persister les activités strictement nécessaires à la vie de la Nation ».
Et tous les soirs, le directeur général de la santé répète le même message : « Rester chez soi, c’est agir contre le virus, c’est sauver des vies. »

20 mars. Emmanuel Macron : « Je félicite ceux qui avaient prévu tous les éléments de la crise une fois qu’elle a eu lieu. »

21 mars. Après des semaines de scandale sur la pénurie généralisée de masques, le ministre Olivier Véran fait le point. « Je dis aux soignants que je comprends et partage leurs attentes et, parfois, leur colère. Je veux vous présenter la situation telle qu’elle est : les pouvoirs publics ont décidé il y a une dizaine d’années d’équiper la France de nouveaux masques. Quels que soient les processus de décision qui ont conduit à ce que ces stocks ne soient pas renouvelés, ils se sont réduits année après année. Il ne restait notamment aucun stock d’État de masque FFP2. Il a été décidé de recourir dès le mois de janvier à l’importation de masques de tous les pays producteurs avant même les premiers cas sur notre territoire. Nous avons mis en œuvre tout pour augmenter notre stock sur un marché tendu. La France a ainsi passé plusieurs commandes à l’étranger auprès d’industriels en capacité de fournir rapidement de gros volumes. Nous avons passé commande pour plus de 250 millions de masques, qui seront livrés progressivement au cours des prochaines semaines. »

À la mi-avril, la pénurie se poursuivait et s’aggravait pour d’autres matériels de protection, les blouses en particulier.

21 mars. L’Italie décide d’interrompre toutes les activités économiques non essentielles. L’Espagne fait de même une semaine après, le 28 mars. En France, plusieurs millions de salariés continuent à être présents physiquement sur leur lieu de travail.

22 mars. « L’imprévoyance du gouvernement et de l’administration française a été totale » et les autorités « auront des comptes à rendre », déclare Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF).

Adoption de la loi sur l’état d’urgence sanitaire qui autorise le gouvernement à gouverner par ordonnances.

Nouveau couac dans la communication gouvernementale. Alors que la pénurie de gels, de masques et de tests – réservés aux malades graves – se poursuit, la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon annonce sur Twitter qu’elle a bénéficié d’un test en n’ayant que « des symptômes bénins ».

Dépistage à l’hôpital de Pau, le 10 mars. © Quentin Top / Hans Lucas.
Dépistage à l’hôpital de Pau, le 10 mars. © Quentin Top / Hans Lucas.
23 mars. Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, sur CNews : « On ne peut pas dire qu’il y a eu un défaut d’anticipation de cette crise, bien au contraire. »

Les vols entre la métropole et l’Outre-mer sont interrompus, près d’un mois après le début de l’épidémie et une semaine après le confinement. Résultat : la totalité des cas de Covid-19 détectés à La Réunion concerne des personnes récemment arrivées de métropole. Le conseil scientifique « estime de manière consensuelle nécessaire un renforcement du confinement ». Donc l’interruption des activités économiques non essentielles. Le gouvernement refuse.

Mensonges du gouvernement : des plaintes sont déposées

24 mars. « Rendez-vous au procès », tweete Jérôme Marty, président du syndicat de médecins UFML, en réponse à la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, qui dit ne pas craindre de rendre des comptes sur l’épidémie.

Le ministre de l’agriculture Didier Guillaume lance un « grand appel à l’armée de l’ombre » des confinés : « Rejoignez l’armée des agriculteurs, 200 000 emplois sont disponibles. » Bref, restez chez vous mais allez travailler dans les champs. La barre des 1 000 morts est franchie.

25 mars. 31 détenus des Bouches-du-Rhône, du Gard et du Var saisissent la CJR d’une plainte contre Édouard Philippe et la ministre de la justice Nicole Belloubet pour « non-assistance à personne en danger ».

Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement : « Il n’y a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres. » Le soir même, Emmanuel Macron visite l’hôpital de campagne de Mulhouse avec un masque FFP2 sur le visage.

26 mars. Six plaintes contre des ministres, parmi lesquels Édouard Philippe, ont déjà été déposées à la Cour de justice de la République, et d’autres arrivent dans les tribunaux.

27 mars. Dans un entretien à la revue Science, Georges Gao, qui dirige la plus haute autorité de santé en Chine, le Chinese Center for Disease, met en garde : « La grande erreur aux États-Unis et en Europe est, à mon avis, que la population ne porte pas de masque. » « Il faut porter un masque. »

Quatre pays d’Europe centrale (République tchèque, Slovaquie, Autriche et Slovénie) ont rendu le port du masque obligatoire dans l’espace public.

Le premier ministre prolonge le confinement national au moins jusqu’au 15 avril.

© AFP
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28 mars. Édouard Philippe, lors d’une conférence de presse avec le ministre de la santé : « Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du retard sur la prise de décision du confinement. »
Emmanuel Macron, dans un entretien à trois quotidiens italiens : « J’ai abordé cette crise avec sérieux et gravité. »

Olivier Véran annonce qu’une commande de respirateurs pour les services de réanimation vient d’être passée. Depuis des semaines, les services hospitaliers soulignaient le manque. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, il a été demandé aux industries automobiles d’adapter leurs lignes de production pour en produire.

Des milliers de morts, le scandale des Ehpad

30 mars. Le seuil des 3 000 morts en milieu hospitalier est franchi.

Emmanuel Macron en visite le 31 mars à la société de production de masques Kolmi-Hopen, à Saint-Barthélemy-d’Anjou, près d’Angers. © AFP
Emmanuel Macron en visite le 31 mars à la société de production de masques Kolmi-Hopen, à Saint-Barthélemy-d’Anjou, près d’Angers. © AFP
2 avril. Dans un « état des lieux du confinement », le conseil scientifique fait remarquer que « 35 % des ouvriers travaillent hors du domicile, 60 % se déclarent en arrêt de travail et 5 % en télétravail, contre 10 % des cadres en travail hors du domicile, 24 % en arrêt de travail, et 66 % en télétravail ».

Le gouvernement se décide enfin à comptabiliser les morts dans les Ehpad, alors que depuis le début du mois de mars les médias signalent des décès en nombre dans ces établissements. Le recensement reste très imparfait, là encore faute de tests et de procédures de déclaration très lourdes.

7 avril. Le seuil des 10 000 morts en France est franchi. 7 091 décès sont enregistrés en milieu hospitalier, soit 607 de plus en 24 heures, chiffre quotidien le plus important depuis le début de l’épidémie, et 3 237 dans les Ehpad.

8 avril. Et pour conclure (provisoirement), laissons le dernier mot à Olivier Véran, dans un entretien au journal Le Monde : « Depuis le premier jour de la crise épidémique, nous avons décidé d’être dans l’anticipation, c’est-à-dire de disposer au moment opportun de tous les moyens possibles pour lutter contre la diffusion du virus. »

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Un résident sur 4 contaminé: dans le huis clos de l’Ehpad Rothschild à Paris

Un résident sur 4 contaminé: dans le huis clos de l’Ehpad Rothschild à Paris

Par AFP le 08.04.2020 à 09h29

L’entrée de l’Ephad Rothschild, le 25 mars 2020 où un résident sur 4 est contaminé

AFP – BERTRAND GUAY

Des soignants qui jettent l’éponge, des familles impuissantes qui attendent un appel, une “newsletter” avec le bilan redouté: dans l’un des Ehpad les plus touchés de Paris, appartenant à la fondation Rothschild, l’épidémie ravage à huis clos.

Près de 500 personnes, issues de toutes classes sociales, occupent les chambres de cet établissement, l’un des plus grands de la capitale. Dans l’aile Gila, l’un des quatre bâtiments de cette vaste institution privée, le téléphone sonne dans le vide depuis des jours.

“Équipe de soin avec quatre numéros de portable, ça ne répond pas. Secrétariat médical, ça ne répond pas. Cellule psychologique, ça ne répond pas”, résume auprès de l’AFP, Clarisse Marquez. Sa mère, 85 ans, est entrée dans l’établissement quelques jours avant le confinement le 17 mars.

Zone grise depuis le début de l’épidémie, les décès dans les Établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes (Ehpad) – plus de 7.500 en France -, étaient jusqu’à la semaine dernière encore exclus du décompte prenant seul en compte les décès à l’hôpital.

Selon le dernier bilan lundi, au moins 2.417 personnes sont mortes en Ehpad ou dans les autres centres médico-sociaux depuis le début de l’épidémie de coronavirus.

Entre deux phrases dites par sa mère avec difficulté au téléphone, Clarisse Marquez comprend qu’on “lui a mis quelque chose dans le nez”.

Il lui faudra plusieurs jours pour réussir à joindre une aide-soignante: un test au Covid-19 a été réalisé sur sa mère; elle est “malade depuis plusieurs jours”, lâche la soignante avant d’écourter la conversation.

Depuis, Clarisse Marquez affirme n’avoir reçu aucune autre information, si ce n’est que le test a été positif. “Un patient de 90 ans” est déjà guéri, lui a dit un médecin pour tout réconfort.

Depuis le 12 mars, après avoir déjà restreint les visites et mis en place des mesures barrières, la maison de retraite de la fondation Rothschild, s’est confinée pour empêcher le virus de toucher ses occupants, particulièrement à risque.

Du portail de la rue Picpus (XIIe arrondissement) seul entre et sort le personnel soignant. Il y a quelques jours, une entreprise a livré des cercueils.

Pendant une semaine, aucun nouveau bilan dans l’établissement n’a été communiqué. La direction, sollicitée par l’AFP, n’a pas souhaité, dans un premier temps, répondre aux questions.

Fin mars, une équipe de l’Agence régionale de Santé (ARS) s’est rendue dans l’établissement pour s’assurer de la mise en œuvre des mesures de protection. “L’ARS a des contacts réguliers avec l’établissement”, assure l’agence à l’AFP.

Dans un courrier aux familles quelques semaines plus tôt, la directrice de l’établissement, Hélène Valentin, assurait que “les personnels intervenant sur un résident porteur du virus sont entièrement équipés de surblouses, masques, lunettes, et gants de protection”.

Pour les cas ou suspicions, “des regroupements sont organisés à certains étages afin d’éviter la propagation”, ajoutait-elle.

Toutefois, selon des sources concordantes, l’établissement fait face à une pénurie de soignants, eux-mêmes contaminés ou qui ont exercé leur droit de retrait sous forme d’arrêts maladie.

La direction a informé les familles être “en train de recruter” et les a même sollicitées, leur demandant d’orienter vers elle les professionnels de santé qu’elles connaîtraient.

Entrée de l’Ephad de la Fondation Rothschild à Paris, le 25 mars 2020 (AFP – BERTRAND GUAY)La direction contestait lundi soir cette situation, évoquant certains salariés “contaminés, ou malades, ou empêchés du fait de gardes d’enfants”. “Mais ils ont toujours été remplacés au planning par des intérimaires ou par des heures supplémentaires effectuées par leurs collègue”, a indiqué la directrice générale de la Fondation Lucile Rozanes Mercier à l’AFP.

Selon une aide-soignante membre du réseau d’Ehpad de la fondation, elle-même en arrêt maladie, le personnel dans le réseau en Ile-de-France manque, les soins sont limités au minimum et des consignes comme “faire la toilette en dernier aux malades” du Covid pour éviter la propagation, ont été données.

Elle dénonce un manque de matériel de protection en début d’épidémie, corroboré par un mot de la direction aux familles les remerciant pour leurs “dons de masques”.

Depuis, selon une source syndicale au sein de l’établissement, des arrivées de matériel permettent aux soignants de tenir “au jour le jour”.

Selon la direction de la Fondation, la question du lien avec les familles dans ce moment dramatique, jugé insuffisant par certaines, a été en partie résolu par la mise en place de rendez-vous par “Skype” organisés lorsque cela est possible entre les résidents et leurs proches.

– “Irréalité” –

Un responsable du culte israélite de cet établissement, qui accueille de nombreux pensionnaires juifs, dont plusieurs survivants de l’époque de la Shoah, n’a pas eu de nouvelles de l’établissement depuis trois semaines.

“C’est comme si je n’existais pas”, dit-il à l’AFP sous couvert d’anonymat. La synagogue a été fermée le 3 mars. A ce moment-là, les visiteurs doivent alors répondre à un questionnaire de santé à leur entrée, prendre leur température et se laver les mains.

Pour le premier tour des municipales, il sera interdit aux pensionnaires “de se déplacer pour voter”. Une cellule pour enregistrer les procurations est mise en place au pavillon Malka.

C’est là que vivait Marguerite Derrida, 87 ans. La psychanalyste, épouse du célèbre philosophe français Jacques Derrida, avait rejoint il y a un an l’établissement, recommandé à ses deux fils.

L’un d’eux, Jean, réussit à la voir une dernière fois avant l’interdiction des visites édictée au niveau national le 11 mars. “Les dames de compagnie étaient là, le personnel, comme d’habitude semblait un peu débordé, mais sans plus”, se souvient-il.

“Est-ce à ce moment-là que le virus a circulé?”, s’interroge-t-il.

Quelques jours plus tard, quatre premiers cas de Covid-19 dans l’établissement sont confirmés aux familles. Ils sont logés au même étage que Marguerite Derrida, où s’alignent, avec vue sur un jardin, une quarantaine de chambres.

Rapidement, une suspicion de contamination plane sur elle. Un médecin dit à Jean “ne pas être optimiste”. Et un samedi matin, un bref coup de fil annonce la nouvelle: c’est fini. Sa mère sera enterrée aux côtés de son mari, seuls ses deux fils seront présents.

Face aux questions sur les dernières heures de sa mère, l’infirmière écourte: “j’ai senti qu’ils avaient des consignes”, dit-il, encore surpris par “l’irréalité” de la vitesse à laquelle ça c’est produit.

Vendredi, après une semaine marquée par une montée en puissance de l’épidémie en France, l’établissement s’est décidé à envoyer un nouveau courrier aux familles.

Dernier bilan: 117 résidents contaminés, soit un sur quatre en trois semaines, 34 morts. La semaine précédente, il y avait 19 morts.

En recevant ce courrier, Clarisse Marquez a repris sa vaine tournée d’appels. “J’ai peur qu’on apprenne juste froidement que c’est fini”, dit-elle. Aux dernières nouvelles, sa mère a été placée sous assistance respiratoire.

Coronavirus Covid-19 : comment la médecine vétérinaire soutient-elle les soignants

Coronavirus Covid-19 : comment la médecine vétérinaire soutient-elle les soignants ?

Par Irene Lacamp le 08.04.2020 à 13h06

Depuis l’entrée en confinement, les vétérinaires apportent aux médecins une aide à la fois humaine et matérielle. Retour en quatre points sur la mobilisation de ces professionnels de la santé animale.

Des dispositifs médicaux de réanimation prêtés par des vétérinaires peuvent être utilisés en médecine humaine afin de prendre en charge des patients infectés par le coronavirus SARS-CoV-2.

FREDERIC DIDES / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Dans toute l’Europe et en France, la progression de l’épidémie de Covid-19 s’accompagne de tensions d’approvisionnement de certains produits de santé indispensables au traitement des patients infectés par le SARS-CoV-2. Protections individuelles destinées aux soignants, respirateurs artificiels et médicaments essentiels à la prise en charge des individus atteints de formes graves de la maladie en réanimation : peu à peu, les vétérinaires et leurs fournisseurs cèdent aux établissements de santé une partie de leur matériel destiné aux animaux mais utilisable en médecine humaine. Les vétérinaires eux-mêmes s’engagent dans la réserve sanitaire et leurs laboratoires d’analyses proposent de réaliser des tests de diagnostic ou de dépistage du Covid-19. Retour en quatre points sur la mobilisation de ces professionnels de la santé animale.

1. La mise à disposition de divers dispositifs médicaux

Les premiers produits de santé qui sont venus à manquer aux professionnels de la médecine humaine ont été des dispositifs médicaux. En particulier, les médecins et personnels soignants ont rapidement signalé des quantités insuffisantes d’équipements de protection individuelle. Quelques jours seulement après l’entrée de la France en confinement, les vétérinaires ont donc été enjoints par leur ordre professionnel à céder une partie de leurs masques, de leurs gants, de leurs surblouses, etc. aux professionnels de la santé humaine. “Je vous invite […], si cela vous est possible, à aider les soignants, tant des hôpitaux que les libéraux (votre médecin traitant par exemple), en leur donnant du matériel de protection que vous auriez en surplus […] et qui leur manquerait”, écrivait en effet à ses confrères le 20 mars 2020 le docteur Jacques Guérin, Président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires.

Le même jour, les vétérinaires ont par ailleurs été informés que le ministère de la Santé les sollicitait afin de prêter aux établissements de santé du matériel d’anesthésie et de réanimation destiné à la prise en charge des animaux. Car les patients atteints de formes suffisamment sévères de Covid-19 pour nécessiter une hospitalisation en service de réanimation ou de soins intensifs sont rapidement devenus plus nombreux que les respirateurs artificiels et les scopes nécessaires à leur prise en charge. Les vétérinaires se sont ainsi organisés pour réaliser un inventaire du matériel dont ils disposaient et qu’ils pouvaient prêter aux établissements de santé humaine en cas de besoin. Finalement, 2500 réponses à un questionnaire de recensement ont été reçues, rapportait l’Ordre des vétérinaires le 31 mars 2020 par communiqué : les 2500 vétérinaires répondants ont indiqué pouvoir prêter 420 respirateurs permettant d’assurer la ventilation artificielle du patient, 504 appareils de monitoring permettant de surveiller les paramètres vitaux des individus et 1749 concentrateurs d’oxygène pour alimenter des dispositifs médicaux d’assistance respiratoire en oxygène dans certains hôpitaux ainsi que dans les Ehpad. Si le prêt d’équipements de protection pouvait être réalisé par les vétérinaires de façon spontanée auprès des professionnels de la santé humaine, la distribution de ces dispositifs médicaux plus complexes et plus précieux revient aux Agences régionales de santé (ARS) chargées d’organiser la lutte contre le Covid-19 à l’échelle locale.

” Les respirateurs artificiels, les appareils de monitoring et les concentrateurs d’oxygène que les vétérinaires ont mis à disposition des établissements de santé peuvent être utilisés sur des êtres humains dans la mesure où ces dispositifs ont initialement été développés pour l’Homme avant d’être adaptés par les vétérinaires à la prise en charge d’animaux de compagnie et de chevaux “, explique le docteur Guérin à Sciences et Avenir. Seuls quelques paramétrages doivent être réalisés afin de réadapter ces appareils à l’être humain.

2. Des étudiants et des vétérinaires en activité ou à la retraite pour la réserve sanitaire

Dès le 20 mars, les vétérinaires ont également cherché à rejoindre bénévolement la réserve sanitaire, ensemble de professionnels mobilisable par le Ministère de la Santé en situation de crise. ” De nombreux vétérinaires ont cherché à s’engager dans cette réserve en s’inscrivant sur la plateforme mise à disposition par Santé Publique France mais la profession n’avait pas été inclue dans ce dispositif “, raconte le Docteur Guérin à Sciences et Avenir. Aussi, les vétérinaires ont mis en place leur propre dispositif de recensement.

En fait, Santé Publique France n’a sans doute pas inclus directement les vétérinaires dans la réserve sanitaire car la médecine vétérinaire et la médecine humaine sont séparées d’un point de vue réglementaire. ” Les pratiques des professionnels de la santé sont encadrées par le Code de la santé publique tandis que les pratiques des vétérinaires sont encadrées par le Code rural et de la pêche maritime “, précise le Docteur Guérin. Ainsi, les professionnels de la santé dépendent du ministère en charge de la santé, ministère qui peut mobiliser la réserve sanitaire, alors que les vétérinaires dépendent du ministère en charge de l’agriculture.

” 5.013 réponses ont été reçues en provenance de toutes les régions de France et de la part d’étudiants vétérinaires, de vétérinaires en exercice et de vétérinaires jeunes retraités prêts à s’engager dans cette réserve “, indique Jacques Guérin. D’après un communiqué de l’Ordre des vétérinaires, les chiffres ainsi que les coordonnées des vétérinaires disponibles ont été transmis aux ARS : en cas de besoin, il incomberait à ces agences d’organiser à l’échelle régionale la mobilisation des vétérinaires volontaires. Ceux-ci pourraient en particulier aider à la régulation téléphonique dans les centres d’appel. ” Les vétérinaires pourraient par ailleurs mettre à contribution leurs compétences logistiques : disposant de connaissances concernant la désinfection des surfaces et du matériel ou le bon usage des protections individuelles, ils pourraient avoir leur place dans les établissements de santé pour brancarder les patients, par exemple “, ajoute le Docteur Guérin.

3. Livraison de médicaments, objets de tensions d’approvisionnement

Le 31 mars 2020, 9 hôpitaux universitaires européens dont l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) ont signalé aux autorités des tensions d’approvisionnement concernant certains médicaments qu’ils qualifient d’essentiels au traitement des patients atteints de Covid-19 dans les unités de soins intensifs. L’Alliances des hôpitaux universitaires européens (EUHA), réseau auquel appartiennent les signataires de l’appel, s’inquiètent plus précisément de la réduction rapide des stocks de de médicaments myorelaxants (qui ont pour effet de relâcher les muscles), de sédatifs et d’analgésiques tous nécessaires à l’intubation et à la ventilation artificielle des patients. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a en effet signalé des tensions d’approvisionnement en fait assez anciennes sur deux curares (l’atracurium commercialisé par le laboratoire Pfizer et le cisatracurium commercialisé par l’entreprise Accord Healthcare) et sur un autre médicament utilisé en anesthésie-réanimation : le propofol commercialisé par la société Fresenius Kabi. L’hôpital Saint-Louis avait lui aussi signalé le 3 avril à Sciences et Avenir la réduction de son stock d’un hypnotique sédatif couramment utilisé en anesthésie et en soins palliatifs contre les états d’anxiété : le midazolam.

Ainsi, d’assez nombreux vétérinaires ont été sollicités précocement et directement par des hôpitaux afin que les professionnels de la santé animale leur fournissent des médicaments vétérinaires en vue de leur utilisation sur des patients humains, indique l’Ordre des vétérinaires. Dans ces conditions, l’Agence nationale de sécurité des médicaments à usage humain (ANSM) a évalué la sécurité d’un usage de certains médicaments vétérinaires sur l’Homme.

Tous les médicaments, à usage humain comme à usage vétérinaire, doivent répondre à des standards établis par le Code de la santé publique. Cependant, leur contrôle dépend de deux organismes différents : l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) pour les médicaments à usage vétérinaire et l’ANSM pour les médicaments à usage humain. C’est que les procédures qui conduisent  à la mise sur le marché de ces deux grands types de médicaments ainsi que leurs normes de fabrication ne sont pas les mêmes. Afin qu’un médicament à usage vétérinaire puisse être utilisé chez l’Homme à la place d’une spécialité en tension, l’ANSM doit s’assurer notamment que ce médicament vétérinaire contienne le même principe actif au même dosage que cette dernière spécialité, explique Jacques Guérin.

Finalement, le 3 avril, l’ANSM a indiqué que deux spécialités contenant du propofol (un sédatif de premier recours en anesthésie et réanimation) initialement destinées à l’anesthésie des chiens et des chats peuvent être utilisés sur l’être humain dans un contexte ” où toutes les solutions sont recherchées pour éviter une […] rupture d’approvisionnement ” : ces médicaments ne diffèrent des spécialités pharmaceutiques à usage humain que par un excipient, qui contre-indique son utilisation seulement sur les femmes enceintes, les nouveau-nés et les insuffisants hépatiques ou rénaux.

Afin d’autoriser d’un point de vue réglementaire la prescription de ces médicaments à des patients, un décret a été pris : à l’heure actuelle, il est donc bien autorisé d’utiliser du propofol vétérinaire sur un être humain à l’hôpital et dans un contexte marqué par des difficultés d’approvisionnement. Les hôpitaux doivent toutefois obtenir ces spécialités pharmaceutiques auprès des industriels et des grossistes répartiteurs et non auprès des vétérinaires eux-mêmes, ces derniers devant également conserver un stock de médicaments pour les animaux qu’ils doivent soigner.

4. La réalisation de tests de diagnostic

Enfin, les laboratoires vétérinaires départementaux ou privés se sont proposés dès le milieu du mois de mars de réaliser des tests de diagnostic ou de dépistage du Covid-19. La biologie vétérinaire et la biologie médicale étant formellement séparées depuis l’entrée en vigueur de la loi du 30 mai 2013, les autorités ont longuement étudié la proposition des vétérinaires. Finalement, le 3 avril, alors que les biologistes médicaux de ville demandaient eux-aussi aux ARS l’autorisation de pratiquer les tests, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué que les laboratoires vétérinaires, au même titre que les laboratoires hospitaliers, de ville, de recherche, de gendarmerie et de police volontaires seraient autorisés à réaliser ces actes de biologie médicale dès le 5 avril. Et en effet, le 5 avril, un arrêté a été pris dans ce sens. Ce texte ne concerne cependant que les tests de détection du virus par PCR et non les tests sérologiques de dépistage du Covid-19 qui pourraient être réalisés massivement en sortie de confinement.

” Les laboratoires de biologie vétérinaires sont habitués à réaliser des tests PCR ou sérologiques sur des populations de taille importante “, rappelle Jacques Guérin. Dans le contexte épidémique actuel, ces laboratoires pourraient donc apporter un soutien important aux laboratoires de biologie médicale. Par ailleurs, la réalisation de tests de diagnostic ou de dépistage du Covid-19 ne semble pas, d’après le président de l’Ordre des vétérinaires, constituer un obstacle technique pour ces laboratoires : les vétérinaires connaissent bien les coronavirus dans la mesure ou le réservoir de virus de la famille des Coronaviridae est animal.

Par ailleurs, il existe en France des industries dédiées à la production de réactifs de biologie utilisés par les laboratoires vétérinaires, explique le docteur Guérin. Pendant l’épidémie de Covid-19, ces entreprises fabriquent également des réactifs destinés aux tests de diagnostic des infections par le SARS-CoV-2 réalisés sur des prélèvements humains. Alors que des établissements de santé de pays étrangers passent des commandes à ces sociétés françaises, les autorités sanitaires françaises ne semblent ni s’approvisionner auprès de ces fournisseurs, ni avoir autorisé les laboratoires à se fournir auprès de ces industriels malgré le contexte de pénuries de réactifs, s’inquiète le docteur Guérin

Le confinement commence à payer mais gare au relâchement, disent les experts

Le confinement commence à payer mais gare au relâchement, disent les experts

Par AFP le 08.04.2020 à 13h29

Un joggeur dans un jardin parisien, le 2 avril 2020

AFP – THOMAS COEX

Une petite bouffée d’oxygène: même si le nombre de morts du coronavirus ne cesse de grimper en Europe, le confinement commence à porter ses fruits en diminuant la tension hospitalière, mais il ne faut surtout pas baisser la garde si on veut faire reculer le fléau, avertissent les experts.

Les timides espoirs apparus ces derniers jours avec une baisse du nombre de décès du Covid-19 en Italie, en France et en Espagne, ont été douchés lundi, les bilans repartant tous à la hausse.

Un autre indicateur donne pourtant un signal encourageant: le nombre de cas hospitalisés en soins intensifs, qui marque le pas dans ces trois pays européens les plus sévèrement touchés, rend plus crédible la perspective d’atteindre enfin le pic de l’épidémie.

“Bien que lentement, une certaine baisse de pression commence à être observée dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs”, relève la Dr Maria José Sierra du Centre d’alertes sanitaires espagnol.

En Italie, le nombre de malades en soins intensifs a lui aussi poursuivi mardi sa baisse, pour la quatrième journée consécutive, avec 106 malades de moins en 24 heures.

Même dynamique en France, où l’augmentation nette du nombre de patients en réanimation continue de ralentir, avec un solde de +59 mardi, contre plus de 500 la semaine dernière. “C’est le critère le plus important, car c’est celui qui met en tension nos hôpitaux”, a souligné Olivier Véran, le ministre de la Santé.

Dans le département du Rhône, par exemple, “l’augmentation du nombre de cas confirmés semble ralentir”, relève Philippe Vanhems, épidémiologiste et praticien hospitalier à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon.

“Ce sont des micro-signes encourageants qui nous laissent penser qu’on est train de décélérer la courbe épidémique”, explique à l’AFP le Pr Vanhems.

“Le confinement, associé aux deux autres mesures fondamentales que sont la distanciation sociale et les gestes barrières, semble avoir un effet sur la croissance de l’épidémie dans les trois pays”, analyse Arnaud Banos, chercheur au CNRS, spécialiste des modélisations.

“Cela réduit le pourcentage de personnes qui s’infectent, il faut du temps avant d’en percevoir les effets”, développe Catherine Hill, épidémiologiste à la retraite, qui scrute chaque jour les courbes de la pandémie à travers le monde.

Mais “des personnes continuent quand même de s’infecter”, puisque le virus SARS CoV-2 circule toujours, met-elle en garde. D’où la nécessité absolue de maintenir un confinement strict, insistent les experts. “C’est justement parce qu’on a les premiers signes qui montrent que le confinement commence à agir qu’il faut le poursuivre”, plaide ainsi Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique français.

Dans la population générale, il existe en effet “une proportion, pas encore estimée avec précision, de personnes infectées non détectables. En effet, celles-ci sont très peu symptomatiques voire asymptomatiques mais sont susceptibles d’en infecter d’autres et de générer, potentiellement, des cas graves”, détaille le Pr Vanhems.

– Atteindre un plateau –

Cette grande inconnue rend difficile les prévisions. Le scénario “optimiste” serait de parvenir à stabiliser la courbe pour arriver à un “plateau”, terme souvent préféré à celui de “pic”, qui suppose une décroissance rapide, peu probable.

“L’objectif c’est de faire durer ce plateau dans le temps, car le confinement permet de jouer la montre”, explique Arnaud Banos. Et si les mesures continuent d’être respectées, ce plateau pourrait enfin tendre à la baisse, pour, in fine, “remporter le match”.

Mais en cas de déconfinement hâtif, le risque est d’avoir un deuxième palier, et une courbe qui se remet à croître. “Les modélisations nous montrent qu’une fois que vous avez atteint le plateau et que vous relâchez la pression, vous avez un rebond de l’épidémie car vous libérez dans la nature des personnes jusqu’ici protégées, et qui vont se retrouver en contact avec le virus”, prévient le spécialiste.

Et la crainte est que trop d’optimisme entraîne un relâchement. Le commissaire extraordinaire du gouvernement italien pour le coronavirus, Domenico Arcuri, a ainsi mis en garde contre les “illusions d’optique” car ” nous sommes loin de la sortie”.

“Parler trop tôt de déconfinement, associé au fait qu’il fait beau, que les personnes sont lasses d’être chez elles, et sans ignorer de possibles pressions économiques, peut créer une situation à risque”, craint le Pr Vanhems, qui appelle à une “vigilance majeure sur tous les indicateurs épidémiologiques (entrées en réanimation, nombre de personnes infectées, de décès, d’appels au Samu, etc.)”.

A Wuhan en Chine, berceau de la pandémie, les autorités ont levé mercredi le bouclage drastique décrété il y a deux mois et demi. La veille, pour la première fois depuis l’apparition de la maladie, le pays n’annonçait aucun décès du Covid-19.

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